Association de souvenir du Général Leclerc de Hauteclocque, Maréchal de France

Association du
Souvenir du Général Leclerc de Hauteclocque
Maréchal de France
à Grugé - l'Hôpital, Ombrée d'Anjou
Maine-et-Loire

Biographie

général

Philippe Leclerc de Hauteclocque (1902-1947)

Né à Belloy en 1902 dans une famille de la vieille noblesse picarde, saint-cyrien, Hauteclocque, est  un officier hors norme dont l’un de ses premiers chefs dit de lui « comme il a du tempérament et une forte personnalité, il demande à être commandé avec doigté.. » Officier brillant, il est promis à une belle carrière : capitaine en 1934, 1er à l’École supérieure de Guerre en 1938. Homme de tradition, il sait ce qu’est l’Allemagne d’Hitler grâce à son cousin Xavier de Hauteclocque, reporter.

Combattant valeureux durant la campagne de France, évadé, blessé, il gagne Paris à bicyclette. Ayant entendu un des appels du général de Gaulle, il décide aussitôt de rejoindre Londres et fait étape chez sa sœur le 26 juin 1940 en Anjou au château de Champiré espérant y trouver sa femme repartie entre temps avec leurs enfants au domaine familial des Vergnes (Gironde). Lors des retrouvailles le 30 juin, sa femme l’encourage et veillera sur ses six enfants. En quittant la France, il lui écrit : «  Je ne renierai pas les principes d’honneur et de patriotisme qui m’ont soutenu pendant vingt ans.. N’aie jamais aucune inquiétude sur moi et je te retrouverai quand on sera sur le chemin de la victoire ».  Il adopte le pseudonyme de Leclerc pour protéger sa famille.

Il se présente le 25 juillet au chef de la France Libre dont il épouse la cause, entrant ainsi dans l’aventure. Le 6 août, il est envoyé, avec Pleven et Boislambert, par de Gaulle pour rallier l’AEF. Parti du Nigeria, Leclerc avec une vingtaine d’hommes, prend Douala dans la nuit du 26 au 27 août entraînant le ralliement du Cameroun. Il convainc de Gaulle de monter une opération militaire pour rallier le Gabon (12 novembre). Auto – promu colonel, il révèle des qualités d’administrateur rétablissant les échanges économiques du Cameroun avec les colonies britanniques. Nommé commandant militaire du Tchad, Leclerc y prépare les opérations contre les oasis italiennes en Libye. La prise de Koufra, (1er mars 1941) est un coup d’audace qui révèle ses qualités de manœuvrier, de bluff « on ne fait rien sans un grain de folie » dit Leclerc. Proche de ses hommes, il galvanise leur énergie en faisant le serment de poursuivre le combat jusqu’à ce que Strasbourg soit libéré.  De Gaulle le fait Compagnon de la Libération, et en août, général de brigade. Fidèle de la première heure, et soucieux du rétablissement de la grandeur de la France, il s’oppose parfois à de Gaulle. Leclerc condamne les dissensions politiques « car la France ne peut plus se payer le luxe de la désunion ».

A l’issue de la conquête du Fezzan, il rejoint Tripoli le 26 janvier 1943 pour mettre sa colonne sous les ordres de la 8e armée britannique de Montgomery et participer à la campagne de  Tunisie. De Gaulle lui confie la mise sur pied de la 2e DB le 24 août 1943. Leclerc dira que la « constitution de la 2e DB fut ma plus belle victoire ».  Mise sur pied au Maroc, la division très hétérogène doit à son chef, sa cohésion et son unité qu’elle affirmera au combat en Normandie. Leclerc, fait entre temps général de division, est nommé gouverneur militaire de Paris par intérim en décembre 1943 par de Gaulle qui le charge avec sa division de libérer la capitale. Ce choix ne tient pas au hasard : de Gaulle, selon Bouchinet-Serreulles le considère avec d’Argenlieu comme l’officier le plus sûr. Bien que sous commandement américain, Leclerc qui n’oublie pas la mission politique que lui a confiée de Gaulle, envoie, avec son approbation, une mission de reconnaissance commandée par de Guillebon aux portes de Paris pour forcer le cours des événements. Ayant reçu l’ordre de Bradley de foncer sur Paris, il obtient le 25 août, la capitulation de von Choltitz, commandant du Gross Paris et accepte la signature du colonel Rol Tanguy, reconnaissant l’action du résistant de l’intérieur qui se bat depuis 4 ans. Jeune général de 42 ans, il réussit une mission politique de première importance, la libération de la capitale sans dommages et la remise du pouvoir au général de Gaulle.

Après Paris, puis la Lorraine, il obtient la capitulation de la garnison allemande de Strasbourg le 23 novembre 1944, grâce à une manoeuvre magistrale qui fait l’admiration des chefs alliés, fidèle au serment de Koufra. Il achève ce baroud exceptionnel à Berchtesgaden le 5 mai 1945 au nid d’aigle d’Hitler après avoir, de mauvaise grâce, envoyé des unités réduire la poche de Royan (avril 1945).

Fin mai, il n’obtient pas le poste de résident général au Maroc qu’il convoite tant. De Gaulle le nomme, chef du corps expéditionnaire français en Extrême Orient, sous l’autorité de
l’amiral Thierry d’Argenlieu. Représentant la France à la capitulation japonaise, le 2 septembre 1945, il entreprend la reconquête de l’Indochine avec l’aide des Anglais et préconise la négociation avec le viêt minh, critiquée par l’Amiral.

Leclerc qui a souhaité un autre poste, est promu général d’armée et devient inspecteur des forces armées en Afrique du Nord. Lucide, il constate les bouleversements consécutifs à la guerre et préconise une évolution libérale. Un accident d’avion le 28 novembre 1947 au Maroc, met un terme à ce brillant parcours.

Inhumé aux Invalides le 8 décembre, il est élevé à la dignité de Maréchal de France le 27 juin 1952.  Entré dans la légende de son vivant comme le vainqueur de Koufra et le libérateur de Paris, Leclerc demeure dans la mémoire grâce aux mémoriaux et à la toponymie urbaine. (5271 c)

Christine Levisse-Touzé in Dictionnaire historique de la Résistance dir. François Marcot avec la collaboration de Bruno Leroux et Christine Levisse-Touzé], collection Bouquins, Robert Laffont, 2006, réedition 2021.